Vivre Paléo

Le deuxième pilier paléo : l’absence de stress

Cet article est le troisième d’une série présentant les 3 piliers paléo. L’article initial raconte ce qu’un tabouret a à voir avec votre santé. L’article précédent décrit le premier pilier paléo.

Avec l’article précédent, vous connaissez le premier pilier pour avoir une santé de fer. Seulement avoir la bonne alimentation est une condition nécessaire mais pas suffisante. Un autre facteur joue un rôle important dans votre équilibre hormonal : il s’agit du stress. Un stress chronique à un effet hormonal similaire à un régime riche en glucides. Dit autrement, même si vous mangez correctement, vous pouvez très bien conserver votre gras, et même en prendre.


pour votre santé, apprenez à déstresser

Vivre paléo ou vivre zen

Les hommes paléolithiques étaient confrontés à une vie de campagne, vivant au rythme de la nature, vivant dans le moment présent, ne regrettant pas le passé, ne s’inquiétant pas du futur. Le seul stress auquel ils devaient faire face était un stress ponctuel, une réponse face à un danger de mort immédiat.

Lorsque vous expérimentez la peur d’une atteinte à votre vie (peur due à une agression imminente, un accident), votre corps réagit automatiquement en augmentant votre fréquence cardiaque, il relâche beaucoup de glucose dans le sang : il se prépare à la fuite, au combat …. La réaction à ce stress est due à l’hormone cortisol. Une fois le danger passé, tout redevient à la normale.

Vie moderne ou vie de fou

Mais le stress « moderne » est chronique, récurrent, vous le subissez quotidiennement, psychiquement et physiologiquement. Dans ce cas le niveau de cortisol reste toujours élevé.

Prenons une journée type :

  1. Votre réveil sonne à 6h30 et vous réveille en sursaut, vous devez vous lever/habiller/déjeuner et faire de même avec vos enfants. Vous vous dépêchez et activez tout le monde, tout le monde stresse pour ne pas être en retard.
  2. Ensuite c’est le transport vers le travail (en voiture ou par transport en commun) avec son lot de retard, d’embouteillage, de foule oppressante, de grève.
  3. Vous êtes arrivé(e) au boulot. A peine posé(e) dans votre fauteuil confortable (si vous avez de la chance) vous retrouvez votre chef avec ses objectifs irréalisables et ses demandes pressantes à propos du dernier rapport de réunion.
  4. Le midi vous mangez comme tout le monde, avec une bonne part de glucides qui va non seulement vous donner ce fameux coup de barre (que vous allez tenter de contrer avec du café) vous prenant votre précieuse énergie, mais en plus vous allez « agresser » votre corps avec de la nourriture inappropriée (comment se passe la digestion?)
  5. Le soir il y a le retour en transport identique au matin (si ce n’est pire) et pour couper court (il faut s’occuper des enfants, faire à manger pour toute la maison), vous vous couchez à une heure inavouable qui réduit considérablement votre quantité de sommeil nécessaire. Ceci en supposant que vous vous endormiez de suite : si jamais vous avez regardé la télévision ou votre écran de l’ordinateur, leur lumière peut exciter votre cerveau et retarder encore l’heure de votre endormissement.

Tout cela sont des sources de stress pour le corps, et ce dernier réagit en conséquence. Le cortisol libère du glucose et des acides gras du foie, c’est de l’énergie pour bien démarrer la journée et il est normal d’avoir un taux élevé le matin.

Mais avoir un taux de cortisol élevé toute la journée affaiblit les défenses immunitaires, augmente le taux de sucre sanguin, baisse la sensibilité à l’insuline, provoque des problèmes de mémoire à long terme et une baisse du désir sexuel[1].

Si une nuit insuffisante en sommeil suffit à rendre résistant à l’insuline, un manque de sommeil chronique est équivalent à adopter un régime riche en glucides[2].

Vous prenez du poids, le vieillissement de vos cellules (peau, organe) est accéléré (produits de glycation). Trop de cortisol déstabilise la protéine de collagène qui donne à la peau son élasticité et son apparence de jeunesse. Sur le long terme, un taux de sucre sanguin trop élevé provoque une insensibilité à l’insuline, menant à la prise de poids, à un diabète de type 2, et d’autres problèmes attenants.

Le deuxième pilier paléo consiste à avoir une quantité suffisante de sommeil et une vie sans stress (sur ce dernier point je sens la levée de bouclier du genre « c’est impossible !!! ». Bien sûr que c’est possible et faites-moi part de votre avis en commentaire).

Les 2 piliers précédents sont importants pour une bonne santé de base. Mais souvenez-vous du tabouret : vous ne pouvez pas tenir sur deux pieds. Le troisième pilier est celui qui va considérablement l’améliorer, en vous aidant à rester jeune, fort(e) et résistant(e).

Dans le troisième article, vous saurez enfin :

Références
[1]
Sleep Restriction for 1 Week Reduces Insulin Sensitivity in Healthy Men
A single night of partial sleep deprivation induces insulin resistance in multiple metabolic pathways in healthy subjects.
Effect of sleep deprivation on insulin sensitivity and cortisol concentration in healthy subjects
[2]
Cortisol is negatively associated with insulin sensitivity
Depression, cortisol, and suppressed cell-mediated immunity in metastatic breast cancer.